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Trêve de 3 ans accordée au gouvernement -
Joseph Ebagnenin (Premier secrétaire général adjoint de l`UGTCI) : "Il n`y a pas d`obligation mécanique"

Jeudi 07 Mai 2009
 

La trêve de 3 ans signée avec le gouvernement le 1er mai dernier a provoqué des grincements de dent au sein de certains syndicats. Alors que l'UGTCI ne voit dans cette initiative aucun inconvénient. Bien au contraire, son premier secrétaire général adjoint pense que ce projet, reste un acquis pour les travailleurs et il soutient ici même que cette trêve ne constitue pas une aliénation.

M. le secrétaire général adjoint de l'UGTCI, je voudrais avant de commencer cette interview, vous féliciter pour votre décoration à l'occasion de la fête du travail. Pour continuer, est-ce que vous pouvez nous dire, comment les travailleurs ont célébré cette fête ?

Sur le premier point qui est la décoration, il faut dire que des distinctions avaient été retenues déjà l'année dernière. Mais pour des raisons de difficultés nous avions dû patienter. C'est l'avant-veille que la question a été remise au goût du jour. J'ai eu l'avantage d'être parmi ceux qui ont été retenus. Et cela grâce au secrétaire général Adé-Mensah. Sur le premier mai, beaucoup de choses ont été dites notamment au niveau de la trêve.

Nous allons en parler mais avant, dites-nous dans quelle ambiance les travailleurs ont vécu cette fête ?

Je crois que dans l'ensemble, il y a du remous, il y a de l'espoir mais qui ne cache pas de l'attente. Tous ceux que nous avons eus ici dans le cadre de notre meeting ont réagi à l'applaudimètre quant à la résolution relative à la cherté de la vie. A savoir qu'aujourd'hui, il est difficile de faire bouillir la marmite et que les fins de mois sont difficiles. Mieux les frais d'écolage, le marché de manière générale posent problème. Et quand on sait que de nombreuses entreprises ont délocalisé, ont fermé et qu'il y a de nombreux chômeurs et qu'aujourd'hui, la cherté de la vie fait que le salaire qu'on nous donne ne nous permet pas d'honorer nos obligations. Et donc dans la salle, les travailleurs ont dû comprendre qu'à défaut d'avoir une augmentation de salaire ils sont pour une diminution des prix des denrées de premières nécessités. On est revenu aussi au fameux dossier de la sortie de crise. Parce que tout le monde est fatigué. Et donc permettre qu'on aille aux élections. La sécurité des personnes et des biens a été également à l'ordre du jour.

Est-ce qu'il est possible à l'heure actuelle de parler d'une augmentation de salaire?

Les salaires ont même été augmentés. Mais c'est simplement parce qu'on fait une autre approche. En 2008, il a été promis aux fonctionnaires pour 2009, une révision de leurs avantages. On en est à 122 milliards. Qu'on le veille ou non, quand vous avez 122 milliards, en plus sur une corporation, relativement l'administration, c'est une augmentation quelque part. Et il faut pouvoir appeler un chat un chat. Donc ce n'est pas le fait du déblocage des salaires et avancements qui va être la seule initiative en matière d'augmentation de salaire. Mais les avantages qu'on a négociés et pour lesquels on a eu des accords et qui sont en exécution représentent plus. Donc ceux qui devraient se dire qu'ils sont des oubliés, ce sont ceux du secteur privé. Pour eux donc, nous attendons beaucoup de la validation du nouveau Smig.

A quelle hauteur il peut être fixé ?

La hauteur, personne ne l'a donnée bien que nous ayons le référentiel. Mais puisque la décision n'est pas prise par l'autorité pour l'heure, alors ni Dignité ni Fesaci, ni Ugtci encore moins les travailleurs n'ont donné un montant exact du Smig.

Cette situation a choqué les travailleurs qui l'ont été également après la signature de la trêve sociale entre les centrales syndicales et le gouvernement.


On voit des gens s'égosiller mais je pense qu'ils n'ont pas lu le document concernant la signature de cette trêve. Elle dit simplement ceci, que personne ne perd ses droits. Et le droit de grève, reste acquis pour les travailleurs. Il faut que cela soit clair dans les esprits. Ce n'est pas en faisant la grève qu'on réussit à obtenir quelque chose. Or malheureusement, on constate qu'après que certains aient fait grève, ils s'étonnent parce qu'on leur a coupé des jours de salaire. Mais oui, ce n'est pas une sanction. Le salaire est la contrepartie du travail fait. Donc, quand certains décident de faire grève, ils ne doivent pas empêcher ceux qui veulent aller travailler de le faire. On est dans un système de liberté. Par rapport à la trêve, elle reste un acquis pour les travailleurs. On s'est donné des droits et devoirs. Travailleurs, employeurs et gouvernement. Il est bon qu'on puisse vous dire ce que la trêve recouvre. Alors dans les obligations du gouvernement, il faut pouvoir dire deux (2) choses. Il y a une obligation pour nous qui doit être la révision du cadre de travail dans les 6 mois qui suivent la signature. Il y a également le fait que l'on puisse renforcer l'autorité et les capacités de l'inspection de travail donc en équipements en moyens et en ressources humaines. La confirmation du gouvernement de son rôle de facilitateur dans le cadre des échanges entre employeurs et travailleurs et également toutes les mises en mouvement d'une matrice. Parce que certains croient que la trêve est venue sur une simple inclinaison du gouvernement. Ce n'est pas exact. En novembre 2004, lorsqu'il y a eu des casses, le Président de la République a instruit le ministre Bohoun Bouabré de piloter un comité de crise. C'est dans la réflexion des parties prenantes que nous sommes arrivés à deux (2) choses. Il s'agit de la mise en place d'un organe qui vise à récupérer l'ensemble des questions économiques et sociales en rapport avec le monde du travail. C'est ainsi qu'est né le Conseil national du travail. Ça voudrait dire que les employeurs aujourd'hui, avant de pouvoir décider de licencier, seront obligés de passer par cet organe. Je pense que si la trêve doit nous amener à éviter de perdre nos postes, la trêve est un acquis. Simplement qu'on ne pourra plus nous licencier à tour de bras. Les employeurs du privé également ont une obligation à savoir qu'à chaque fois qu'ils seront devant un licenciement, ils devront saisir impérativement ce nouvel organe. Ça veut dire a priori que s'ils ne le font pas, la sanction va être nulle et de nul effet. Maintenant, la trêve n'est pas une trêve mécanique pendant trois (03) ans. C'est une trêve pendant trois (3) ans mais qui va avoir la possibilité d'une révision annuelle. Si au terme de la révision annuelle, je constate que je n'ai pas mon compte, je sors du partenariat. Donc il n'y a pas d'obligation mécanique. C'est le premier élément. L'autre est qu'on est tous des chevaux et tous des cavaliers et donc personne ne pourra s'asseoir sur l'autre. Alors on retient qu'il faut créer un cadre permanent de concertation. Pour preuve, lorsqu'en 2004, la mission a été confiée au ministre Bohoun, nous sommes à 2009 aujourd'hui, nous étions prêts à rentrer dans le mouvement quand il y a eu le dossier Sicogi. Donc l'Ugtci a pris ses responsabilités pour dire qu'elle n'entre pas dans le Conseil national du travail tant que le dossier Sicogi ne sera pas réglé parce que les nôtres ont été abusés. Ils ont été licenciés de manière anachronique et fantaisiste.

Mais ce dossier n'est pas encore réglé

C'est ce qui a fait que nous avons dû attendre 2009 pour reouvrir le Conseil national du travail. C'est son premier dossier. Il s'est saisi du dossier. Si le Directeur général de la Sicogi est dans une phase d'abus d'autorité de pouvoir, on va le ramener à la raison.

Ce que vous dites, est-ce que les travailleurs le savent ? Est-ce qu'il n'y a pas une sorte de blocage au niveau de la communication.

L'initiative a été expliquée. On a eu différentes rencontres. La dernière est celle que nous avons eue dans notre auditorium dans le cadre de l'organisation du 1er mai. Je rappelle qu'au point où on en est, il est mieux pour nous que les investisseurs viennent. Or ce qu'ils cherchent, c'est que le milieu social soit apaisé, que le front social soit contrôlé. Et que s'agissant de leur investissement, que la Côte d'Ivoire représente un bon risque. Mais le bon risque, ça été 40 ans de stabilité avec le Président Houphouët-Boigny. Si on arrive à ce stade, ceux que nous avons chez nous qui dorment dans nos salons parce qu'ils n'ont pas d'activité économique vont se remettre au travail. Il faut que les travailleurs comprennent que ceux qui les dirigent ont fait une analyse assez pointue de la situation. Parce qu'aucun pays ne peut résister à 5 ou 6 ans de désordre économique et de désordre social.

Quel sera le sort donc des organisations qui se mettraient à l'écart de cette trêve ?

Il n'y aura pas de sanction en tant que telle. Mais ceux qui refuseraient de se mettre hors la loi, hors de ce cadre, assumeront.

 

Interview réalisée par DJE KM

 
 
 
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